Contexte de la Criminalité en Haïti et l’Alliance Viv Ansanm
La situation de la criminalité en Haïti a atteint des niveaux alarmants, exacerbée par l’émergence de l’alliance criminelle connue sous le nom de Viv Ansanm. Cette coalition, qui regroupe plusieurs factions de gangs, a été formée dans un contexte de violence accrue et d’instabilité politique, notamment après l’assassinat du président Jovenel Moïse en juillet 2021.
Formation de l’Alliance Viv Ansanm
L’alliance Viv Ansanm, qui signifie « Vivre Ensemble » en créole haïtien, a été créée en février 2024 sous la direction de Jimmy Chérizier, un ancien policier également connu sous le nom de « Barbecue ». Cette coalition a rassemblé des gangs rivaux, tels que le G-9 et le G-Pèp, dans le but de renforcer leur pouvoir face à un gouvernement affaibli et à une sécurité vacillante. Les gangs ont lancé des attaques coordonnées contre des institutions publiques, ce qui a conduit à la démission du Premier ministre Ariel Henry.
Impact sur la Sécurité et les Civils
Depuis sa formation, Viv Ansanm a réussi à réduire les conflits entre gangs tout en augmentant leur contrôle sur les quartiers qu’ils dominent. Cependant, cette consolidation du pouvoir gangstérisme s’est accompagnée d’une intensification des violences envers les civils. Des rapports font état d’exécutions sommaires et d’autres atrocités dirigées contre ceux soupçonnés de collaborer avec les forces de sécurité.
Le Conseil présidentiel de transition (CPT) a dénoncé cette alliance comme « inacceptable », soulignant que certains partis politiques semblent s’associer avec ces groupes criminels pour des gains politiques. Ce phénomène a suscité des inquiétudes quant à la légitimité et à la capacité du CPT à rétablir l’ordre et à organiser des élections.
Réactions et Conséquences Politiques
La montée en puissance de Viv Ansanm coïncide avec une période de luttes internes au sein du gouvernement haïtien. Le nouveau président du CPT, Leslie Voltaire, a appelé à un remaniement ministériel, mais cela a été contesté par d’autres membres du conseil, exacerbant ainsi les tensions politiques. Les gangs ont profité de cette instabilité pour renforcer leur emprise sur Port-au-Prince, entraînant une augmentation significative des violences dans la capitale.
Les opérations anti-gangs menées par les forces de police haïtiennes ont été insuffisantes face à l’ampleur des violences. En novembre 2024, une escalade des affrontements entre gangs et forces de sécurité a été observée, avec un nombre élevé de pertes humaines parmi les membres des gangs.
Conclusion
La situation actuelle en Haïti est marquée par une lutte complexe entre le pouvoir politique et les groupes criminels organisés. L’alliance Viv Ansanm représente non seulement une menace directe pour la sécurité publique mais aussi un défi majeur pour la gouvernance haïtienne. La réponse du gouvernement et la dynamique entre les factions politiques détermineront en grande partie l’avenir immédiat du pays dans ce contexte chaotique.
