Lourdia Jean Pierre, une femme haïtienne de 32 ans vivant à El Seibo, en République dominicaine, est décédée le 9 mai 2025 après avoir accouché seule chez elle, sans assistance médicale. Elle a refusé de se rendre à l’hôpital par peur d’être contrôlée en raison de sa situation administrative. Son compagnon a indiqué qu’elle a commencé à ressentir des douleurs à l’aube, mais a refusé toute aide extérieure. Après l’accouchement, elle ne s’est pas relevée et est décédée avant l’arrivée des secours. Son nouveau-né a survécu et a été confié à une parente.
Contexte migratoire et accès aux soins
La réglementation locale conditionne l’accès aux soins à la présentation de documents officiels, ce qui conduit de nombreuses personnes d’origine haïtienne à éviter les hôpitaux, même en cas d’urgence.
Les autorités affirment que les urgences sont accessibles à tous, mais la réalité montre que la crainte d’être signalé éloigne les personnes les plus vulnérables des centres de santé.
Depuis 2024, la République dominicaine a renforcé le contrôle des personnes en situation administrative non régularisée, avec plus de 276 000 personnes concernées en 2024 et plus de 86 000 au premier trimestre 2025.
Des opérations ciblant les femmes enceintes et venant d’accoucher ont été signalées dans les hôpitaux, renforçant l’inquiétude et l’isolement de cette population.
Répercussions
Ce drame met en lumière les conséquences humaines des politiques migratoires strictes et du climat d’inquiétude qui règne parmi les personnes d’origine haïtienne en République dominicaine.
Lourdia Jean Pierre laisse derrière elle quatre enfants, dont deux vivent en Haïti, et un compagnon désemparé.
