Depuis sa prise de fonction il y a environ sept mois, le Premier Ministre Fils Aimé fait face à de nombreuses attentes en matière de gouvernance et de transparence. Jusqu’à présent, aucune mesure concrète n’a été annoncée pour lutter efficacement contre la corruption, un enjeu central pour la stabilité institutionnelle du pays. Cette absence de réforme suscite des interrogations, d’autant plus que les dépenses publiques ont augmenté de manière significative, sans justification claire ou communication officielle détaillée.
Parmi les éléments marquants de cette période, des préoccupations ont été soulevées autour de la disparition présumée de 1,5 milliard de gourdes en décembre dernier. Aucun rapport officiel n’a encore été publié pour expliquer cette situation, ce qui alimente les spéculations sur la gestion financière de l’État. Par ailleurs, plusieurs observateurs estiment que les performances actuelles ne marquent pas de réelle amélioration par rapport à la période du Comité de Transition Présidentielle (CPT), et certains indicateurs suggèrent même une stagnation dans les efforts de redressement institutionnel.
Face à ce contexte, plusieurs pistes d’action sont évoquées par des acteurs de la société civile et des experts en gouvernance. La mise en place d’une commission indépendante chargée d’auditer les finances publiques, ainsi qu’un effort accru en matière de transparence budgétaire, figurent parmi les recommandations prioritaires. Un engagement politique clair, accompagné d’une stratégie de communication cohérente, pourrait également favoriser une meilleure confiance des citoyens dans les institutions. Enfin, la mobilisation de la société civile est considérée comme un levier important pour encourager une gestion publique plus rigoureuse et participative.