Malgré l’injection de plus de 13 millions de dollars américains en moins de six mois dans des initiatives de sécurité, les résultats concrets se font attendre en Haïti, où la situation sécuritaire continue de s’assombrir. Les gangs armés exercent désormais un contrôle quasi total sur Port-au-Prince, étendant leur emprise à environ 85 % de la capitale et à de vastes zones rurales. Cette domination s’est traduite par une année 2024 particulièrement meurtrière, avec un bilan tragique de plus de 5 600 homicides recensés.
Les efforts déployés par les forces de l’ordre, qu’il s’agisse d’opérations ponctuelles ou d’acquisitions d’armement, n’ont jusqu’à présent pas permis de renverser la tendance et de reprendre le contrôle du territoire. Bien que bénéficiant du soutien attendu de la mission multinationale dirigée par le Kenya, la police haïtienne demeure submergée et confrontée à un déficit d’équipement face à des groupes criminels mieux armés, plus organisés et agissant de manière coordonnée au sein de la coalition « Viv Ansanm ».
Plusieurs facteurs exacerbent cette crise persistante. La coordination accrue et l’influence politique grandissante des gangs rendent l’action policière d’autant plus complexe. Parallèlement, la fragilité des institutions haïtiennes et les tensions politiques internes constituent des obstacles majeurs à l’élaboration et à la mise en œuvre de stratégies de sécurité efficaces et durables.
En conclusion, bien que des ressources financières significatives aient été allouées et de nouvelles approches envisagées, les résultats tangibles se font toujours attendre. La puissance des gangs, le manque de moyens adéquats pour les forces de l’ordre et l’instabilité politique chronique continuent de contrecarrer les efforts entrepris. La crise sécuritaire en Haïti s’aggrave, laissant la population civile dangereusement exposée à la violence et à l’extorsion quotidiennes.
