Les policiers haïtiens déployés sur le terrain ont exprimé des préoccupations croissantes concernant les limites des opérations antigang, comme l’indiquent des témoignages recueillis. Ils soulignent que leur efficacité est souvent entravée par leur confinement à l’intérieur de véhicules blindés, ce qui les empêche d’interagir directement avec les gangs dans des quartiers difficiles d’accès. Cette stratégie, selon un agent de l’unité départementale de maintien de l’ordre (UDMO), ne fait que repousser les bandits sans résoudre le problème à long terme, car ceux-ci reviennent rapidement après les opérations.
Les policiers affirment que pour combattre efficacement les gangs, il est crucial d’opérer sur le terrain plutôt que de rester à l’abri dans des véhicules blindés. Les conditions géographiques, avec des ruelles étroites et sinueuses, rendent difficile l’utilisation de ces véhicules, limitant ainsi les capacités d’intervention des forces de sécurité. De plus, le manque d’équipements adéquats, tels que des lance-grenades et des drones, complique encore davantage leurs efforts.
La situation sécuritaire en Haïti est alarmante, avec une forte augmentation de la violence des gangs et une grande partie de Port-au-Prince sous leur contrôle. Les policiers haïtiens expriment également des frustrations face à la collaboration avec les forces kényanes déployées pour soutenir leurs efforts, notant un manque de motivation et d’initiative de la part de certains agents étrangers. Les témoignages révèlent un sentiment général d’impuissance face à la montée en puissance des gangs et la nécessité urgente d’une approche plus efficace et adaptée pour restaurer la sécurité.