Le mouvement Bwa Kale : une opportunité pour le gouvernement d’Ariel Henry

Le mouvement Bwa Kale : une opportunité pour le gouvernement d’ Ariel Henry de se mettre au pas afin de réaliser quelque chose de positif avec et pour la population

Tout au long de l’histoire, lorsque le peuple est opprimé, discriminé, marginalisé par une force oppressive de l’extérieur ou par son propre gouvernement, il finit par atteindre un point de riposte. C’est exactement ce qui se passe actuellement en Haïti.

Pendant la révolution haïtienne, la cérémonie du Bois Caïman a unifié les esclaves de manière politique et spirituelle pour gagner l’indépendance en combattant les oppresseurs de l’époque, les Français. La cérémonie du Bois Caïman est similaire au mouvement Bwa kale car les deux sont un moment décisif pendant lequel les gens agissent pour changer leurs conditions.

La réunion politico-religieuse de Bois Caïman a créé les conditions pour la révolution haïtienne. Après la révolution haïtienne, Haïti accède à l’indépendance et devient la première république noire du monde.

Les pères fondateurs, malgré cette histoire glorieuse n’ont pas formé un gouvernement unifié pour assurer l’avenir du peuple haïtien. Dessalines se déclare empereur à vie avec le droit de nommer son successeur. Henry Christophe était roi du Nord. Après l’assassinat de Dessalines, Pétion devient président à vie avec le droit de nommer son successeur.

Les pères fondateurs des États-Unis : George Washington, James Adams, James Madison, Alexander Hamilton, Benjamin Franklin, Thomas Jefferson et bien d’autres ont formé un gouvernement démocratique pour assurer l’avenir du peuple américain. Pour moi, c’est la différence majeure entre la révolution haïtienne et la révolution américaine. Les deux sont de bonnes révolutions. L’une a été suivie par l’établissement de la dictature et l’autre par l’instauration de la démocratie.

Ainsi, la cérémonie du bois caïman fut suivie de la guerre d’indépendance. La guerre d’indépendance n’a pas été suivie d’un gouvernement démocratique. C’est l’une des nombreuses raisons pour lesquelles nous sommes dans cette situation difficile au 4 mai 2023 quand j’écris cet article. Après avoir créé une nation, il faut créer l’État, les institutions politiques. Nos pères fondateurs n’ont pas réussi à créer les institutions politiques pour mettre le pays sur la voie du développement. Les dirigeants ou les dirigeants politiques ont pris la relève n’ont pas fait mieux.

Ce mouvement bwa kale est une opportunité pour le gouvernement d’Ariel Henry, les analystes politiques du pays, les élites du pays, la diaspora, etc. de mettre leurs idées et leurs actions ensemble afin de réaliser quelque chose de positif pour le pays. Le peuple haïtien est prêt à sacrifier autant qu’il peut pour aider. On le voit avec leurs actions contre les bandits ou les voyous. Les gens seuls ne peuvent pas combattre les gangs et les ravisseurs. Ils ont besoin de l’aide du gouvernement. Ariel Henry et les autres personnalités publiques du pays et de la diaspora doivent monter au créneau.

L’une des institutions qui constitue la première ligne de défense de ce mouvement est la police. Son plus gros problème pour moi est la centralisation, car toutes les décisions et toutes les responsabilités dépendent du directeur général. J’ai écrit au moins dix articles sur les réformes de la police et tous les articles ont appelé à la décentralisation de la police à différents niveaux:  2, 3, 4, 6, 8, etc.  police municipale, police départementale, police nationale, police diplomatique, police judiciaire, etc. Le Canada et les États-Unis sont d’excellents exemples du succès de la décentralisation dans leurs gouvernements et leurs systèmes de police.

Décentraliser notre police au moins à ces trois niveaux est nécessaire pour aider le peuple haïtien dans le mouvement bwa kale : La police municipale pour la circulation, les gangs, les ravisseurs, la sécurité publique du peuple, etc…; la police d’état ou nationale pour la sécurité des politiciens de l’État, sécurité des frontières, transports des prisonniers, sécurité des diplomates et autres attributions; et la police judiciaire ou de la DCPJ ( direction centrale de la police judiciaire) pour enquête et surveillance des forces de police municipales et de la police d’État ou nationale. 

Avec au moins ces 3 niveaux de police système, le peuple haïtien aura la victoire finale dans le mouvement bwa kale.

Archange Deshommes, Auteur du livre : Démocratie pour la crise haïtienne : Des idées pour les réformes politiques en Haïti (Adeshommes@hotmail.com / Amazon)

Auteur de plus de 60 articles sur Haïti et le monde

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