Ce samedi, les forces de l’ordre haïtiennes ont repris les travaux de destruction d’un grand nombre de constructions près de l’aéroport international Toussaint Louverture. L’objectif de cette initiative radicale est de renforcer la sécurité de l’aéroport, qui a été victime d’attaques armées au cours des derniers mois.
Plus de 330 structures, allant des résidences privées aux établissements scolaires, en passant par des entreprises et même une station-service, sont concernées par ces démolitions. Les critères de sélection portent sur la proximité immédiate de l’aéroport (moins de 35 mètres du mur) ou sur la hauteur des bâtiments (plus de 50 mètres) qui pourraient constituer des points d’observation pour des activités malveillantes.
Les grandes destructions, qui sont le résultat d’une première phase qui a touché plus de 400 maisons en avril dernier, ont été indispensables suite aux incidents survenus fin février où des personnes armés avaient tiré sur l’aéroport depuis des maisons voisines.
L’État haïtien a débloqué une enveloppe budgétaire de plus d’un milliard de gourdes pour indemniser les propriétaires des biens détruits. Toutefois, les sommes allouées et les modalités d’indemnisation restent un sujet de préoccupation pour de nombreuses familles qui se retrouvent sans abri du jour au lendemain.
Cette décision, même si elle est motivée par des raisons de sécurité, provoque de vives réactions au sein de la population, qui dénonce les conséquences humanitaires de ces déchirements. Cette crise pose de nombreuses interrogations, notamment en ce qui concerne le relogement des personnes sinistrées et les mesures d’accompagnement social mises en œuvre par les autorités.