L’étau se resserre sur Pétion-Ville. Ce qui était autrefois un refuge relatif est en train de se transformer en un cauchemar quotidien pour ses habitants. La raison ? L’afflux massif de populations et d’activités commerciales fuyant Port-au-Prince, ville gangrenée par la violence de la coalition Viv Ansanm.
Le résultat est une paralysie quasi-totale de la circulation. Oubliez les déplacements rapides : le transport en commun, les commerçants, et même les innombrables motocyclistes qui sillonnent habituellement les rues, sont désormais pris dans d’interminables embouteillages. Les piétons eux-mêmes peinent à se frayer un chemin dans cette marée humaine et mécanique.
L’ampleur du problème est particulièrement criante en fin de journée. Un trajet en voiture qui prenait auparavant un quart d’heure au centre-ville peut désormais s’étirer sur deux heures, transformant chaque déplacement en une épreuve de patience. L’image est saisissante : des artères entières figées, donnant l’impression d’un immense parking à ciel ouvert où plus rien ne bouge.
Les axes routiers menant à Pétion-Ville, tels que Bourdon et Canapé-Vert, ne sont pas épargnés. Ils sont eux aussi victimes de cette congestion monstre. Pétion-Ville, initialement perçue comme une bouée de sauvetage, se retrouve aujourd’hui submergée, étouffant sous le poids d’une capitale en exil et explosant sous une pression insoutenable.