Fritz Alphonse Jean a effectivement pris la tête du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) en Haïti le 7 mars 2025, dans un contexte de crise multidimensionnelle persistante. Sa déclaration concernant le pays en « état de guerre » contre les gangs et la nécessité d’un « budget de guerre » remonte en réalité à novembre 2024, lorsqu’il était encore conseiller-président.
Situation sécuritaire critique
La situation sécuritaire en Haïti s’est considérablement détériorée :
- Les gangs contrôlent environ 85% de Port-au-Prince et 80% du territoire national.
- La violence des gangs a causé plus de 5 500 morts en 2024 et le déplacement d’environ un million de personnes.
- L’insécurité paralyse les infrastructures stratégiques, notamment les ports et l’aéroport.
Défis politiques et institutionnels
Le CPT fait face à de nombreux obstacles :
- Des conflits internes persistent au sein du pouvoir de transition.
- Trois membres du CPT ont été inculpés pour corruption en octobre 2024.
- La transition politique stagne depuis plusieurs mois, compromettant la tenue d’élections prévues en 2026.
Stratégies proposées
Pour faire face à cette crise, plusieurs mesures ont été évoquées :
- Adoption d’un « budget de guerre » pour renforcer les forces de sécurité.
- Création d’un fonds pour la réinsertion des jeunes issus des groupes armés.
- Soutien à la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS) présente en Haïti.
Cependant, malgré ces propositions, les résultats concrets sur le terrain restent limités. La tâche de Fritz Alphonse Jean à la tête du CPT s’annonce donc particulièrement ardue dans ce contexte de crise profonde et multiforme.