Les navires de croisières tous plus pharaoniques les uns que les autres sont pointés depuis longtemps comme des monstruosités écologiques et économiques qui font, en outre, plus de tort que de bien aux lieux visités. Mais on continue d’en construire, toujours plus grands, toujours plus chers, et toujours plus luxueux.
Un vraiment très gros bateau
Icon of the Seas : difficile de trouver un nom plus tape-à-l’œil, mais il sied, il est vrai, très bien à ce navire, qui doit être le plus grand paquebot jamais construit, une fois sorti du chantier naval de Turku, en Finlande, l’année prochaine. Il a été explicitement présenté comme un concurrent à la classe de paquebots Oasis, qui comprend cinq navires (six en 2024) et qui détenait jusqu’ici ce record. Précisons que les Oasis et le Icon of the Seas appartiennent tous à la même compagnie, la Royal Caribbean International.
La fiche technique :
- 365 mètres de long, pour un poids de 250.800 tonnes.
- 2.350 membres d’équipage.
- 20 ponts, avec sept piscines et six toboggans aquatiques, et une capacité d’emport de 7.600 passagers.
- Coût estimé pour sa construction : plus d’un milliard de dollars.
- Prix du ticket : entre 2.142 et 2.752 € par personne, en moyenne selon les formules, pour une croisière de sept jours. Attention : le départ se fait depuis Miami. Mais la Royal Caribbean International avance des réductions de l’ordre de 60% à partir du deuxième guet, et des prix très réduits pour les enfants.
« Plaisir des sens, régal des yeux »
Le Icon of the Seas a passé avec succès ses derniers tests de navigation en mer en juin dernier, et devrait donc être ouvert au public dès l’année prochaine. Mais la démesure intrinsèque du projet fait grincer quelques dents. Il faut dire que ce navire pèse cinq fois la masse du Titanic pour embarquer plus de trois fois son nombre de passagers.
- Passons sur l’étalement de luxe absolument inouï. Ce navire, ou plutôt cet hôtel flottant, polluera énormément pour les seuls loisirs de ceux capables de se payer ce genre de croisière. Et ce, même si l’armateur met en avant le choix d’une alimentation au GNL, qui devrait « réduire les émissions de carbone d’environ 30 %. » On parle quand même de quantités d’énergie capables d’alimenter une petite ville.
- Les paquebots, toujours plus grands, sont aussi toujours plus destructeurs là où ils passent. Des villes très touristiques et côtières comme Venise tentent déjà de limiter leur nombre à proximité, tant ces navires géants usent les côtes et les infrastructures rien que les remous qu’ils créent.
- Rappelons aussi qu’il y aura près de 10.000 personnes à bord. Cela représente une quantité de déchets absolument invraisemblable qui s’ajoutera à la pollution des moteurs. Et ce, sans même songer à l’immense gaspillage alimentaire qui résultera de la vingtaine de restaurants présents à bord. « Plaisir des sens, régal des yeux » titre ainsi la Royal Caribbean International sur son site. Disons que tout dépend du point de vue.