Le Bureau des Affaires Criminelles (BAC) de la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ) a transmis le 27 mars 2025 un rapport accablant de 41 pages au Parquet, révélant l’implication présumée de personnalités publiques dans les activités de la redoutable coalition criminelle « Viv Ansanm ». Au cœur de cette enquête choc, deux noms ressortent avec force : Magalie Habitant, l’ancienne Directrice Générale du Service Métropolitain de Collecte des Résidus Solides (SMCRS), et Prophane Victor, un ancien député.
Selon les conclusions des enquêteurs du BAC, Magalie Habitant aurait joué un rôle clé dans l’approvisionnement des gangs en munitions. Son implication présumée consistait à entreprendre activement des démarches pour acquérir ces ressources essentielles au fonctionnement des groupes armés. De plus, le rapport l’accuse de revendre des biens volés par ces mêmes bandits, alimentant ainsi leurs activités illicites.
Quant à Prophane Victor, l’ancien élu aurait eu la responsabilité cruciale de financer le réseau criminel « Viv Ansanm » lorsque celui-ci se trouvait à court de munitions. Son rôle présumé de soutien financier souligne l’étendue de l’influence et des ramifications de cette coalition criminelle, s’étendant jusqu’à des figures ayant occupé des fonctions importantes au sein de l’administration et de la politique haïtiennes.
Fort de ces révélations troublantes, le Bureau des Affaires Criminelles a formellement requis des autorités judiciaires l’émission de mandats d’arrêt à l’encontre de plusieurs chefs de gangs et de leurs complices présumés. Parmi les individus ciblés par cette demande figurent notamment Joham Geraldy, Delva Pilota, Rolin Delva et Joram Geraldy Elpinor, dont l’implication dans les activités criminelles de « Viv Ansanm » est également mise en lumière par l’enquête.
Ce rapport explosif met en évidence la complexité et la profondeur de la criminalité organisée en Haïti, suggérant des liens dangereux entre des personnalités publiques et les gangs qui terrorisent la population. La suite donnée à cette affaire par les autorités judiciaires sera cruciale pour déterminer l’étendue de ces complicités et pour tenter de démanteler durablement la coalition « Viv Ansanm » et ses réseaux de soutien.