Dix jours après avoir pris d’assaut la ville, les gangs de l’organisation criminelle « Viv ansanm » ont franchi une nouvelle étape dans leur démonstration de force en démolissant le commissariat de Mirebalais. Cette destruction, qui fait suite à celle du commissariat de Saut-d’Eau il y a moins de cinq jours, souligne avec une brutalité saisissante la désintégration de l’autorité de l’État haïtien face à la puissance des groupes armés.
La perte du commissariat de Mirebalais n’est pas seulement la destruction d’un bâtiment ; elle représente la disparition d’un pilier de la sécurité et de la présence de l’État dans la région. Face à cette action audacieuse des gangs, l’absence de réaction de l’État haïtien et de la Force multinationale dirigée par le Kenya est assourdissante. Leur inaction face à l’attaque initiale et à la démolition finale du commissariat témoigne d’une incapacité, voire d’un abandon pur et simple du territoire face aux criminels qui le contrôlent désormais sans opposition.
La démolition du commissariat de Mirebalais, tout comme celle de Saut-d’Eau, met en lumière l’incapacité persistante de la police à faire face à la montée en puissance des gangs, malgré leurs promesses de rétablir l’ordre. Ces pertes successives de postes de police ne sont pas de simples revers tactiques ; elles symbolisent l’érosion progressive de la capacité de l’État à protéger ses citoyens et à maintenir l’état de droit.
Pour la population de Mirebalais, la destruction de leur commissariat est un coup dur et un signal alarmant. Elle renforce le sentiment d’être laissée à son propre sort, abandonnée par une République incapable de garantir sa sécurité. La perte de ce lieu de protection et d’autorité accentue le désespoir et l’incertitude quant à leur avenir.
La démolition du commissariat de Mirebalais est donc bien plus qu’un acte de vandalisme. C’est un symbole puissant de la perte de contrôle territorial et de l’effondrement de l’appareil sécuritaire en Haïti, laissant des communautés entières se sentir abandonnées et désespérées.