Le département d’État américain a récemment exigé que trois conseillers présidentiels haïtiens, Louis Gérald Gilles, Smith Augustin et Emmanuel Vertilaire, se retirent du Conseil présidentiel de transition (CPT) en raison d’accusations de corruption. Ces conseillers sont sous enquête pour avoir prétendument extorqué un dirigeant de la Banque nationale de crédit (BNC) en échange de sa reconduction à son poste. Cette situation met en lumière les graves problèmes de corruption qui minent les institutions haïtiennes et soulève des questions sur l’intégrité du CPT.
L’Unité de lutte contre la corruption (ULCC) d’Haïti a recommandé des poursuites pénales contre ces trois hommes, accusés d’abus de fonction et de versement de pots-de-vin. Selon les rapports, ils auraient demandé jusqu’à 100 millions de gourdes (environ 685 000 euros) à l’ancien président du conseil d’administration de la BNC. Les preuves incluent des échanges téléphoniques et des transactions financières, ce qui renforce la gravité des accusations portées contre eux.
Les conséquences de cette affaire sont profondes pour le CPT, déjà critiqué pour son incapacité à gérer la crise sécuritaire et politique en Haïti. La demande du département d’État américain s’inscrit dans un contexte où la confiance envers les institutions publiques est érodée par des scandales répétés. La démission de ces conseillers pourrait être un pas vers la restauration de la crédibilité du CPT et une tentative de redresser la situation politique chaotique du pays.
Cette crise souligne également le climat d’insécurité croissant en Haïti, où les violences des gangs et l’instabilité politique exacerbent les souffrances de la population. Alors que le pays fait face à des défis économiques majeurs et à une insécurité généralisée, les appels à une réforme structurelle et à une plus grande transparence dans la gouvernance deviennent urgents pour rétablir l’ordre et la confiance au sein des institutions haïtiennes.