L’Assemblée générale de l’ONU exige le retrait “immédiat” des troupes russes d’Ukraine
La résolution, présentée par l’Ukraine lors d’une session extraordinaire de l’Assemblée, a été largement adoptée par 141 voix (7 contre et 32 abstentions). Non contraignante, elle isole la Russie, qui compte toutefois de nombreux alliés.
À la veille du premier anniversaire de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’Assemblée générale de l’ONU a exigé jeudi un retrait “immédiat” des troupes russes, appelant à une paix “juste et durable”, rapporte le quotidien belge Le Soir.
Non contraignante, la résolution a recueilli 141 voix pour, 7 contre (Russie, Biélorussie, Syrie, Corée du Nord, Mali, Nicaragua, Érythrée), tandis que 32 pays se sont abstenus, dont la Chine, l’Inde et l’Iran, sur les 193 États membres des Nations unies.
The Washington Post note que les résultats du vote sont “légèrement inférieurs” à ceux de la précédente résolution votée sur le sujet en octobre 2022, qui dénonçait l’annexion de plusieurs territoires ukrainiens par la Russie avec le soutien de 143 pays (5 contre).
Depuis mercredi, les représentants de dizaines de pays défilent à la tribune de l’Assemblée générale pour soutenir l’Ukraine. Cette instance a pris le relais sur ce dossier, dans la mesure où, explique Le Soir, “la Russie use de son droit de veto pour empêcher toute action” au Conseil de sécurité.
Déjà “un plan de paix : la Charte des Nations unies”
La résolution réaffirme l’“attachement” à “l’intégrité territoriale de l’Ukraine” et “exige” que la Russie “retire immédiatement, complètement et sans condition toutes ses forces militaires du territoire ukrainien à l’intérieur des frontières internationalement reconnues du pays”, une référence aux territoires annexés par la Russie. Elle appelle également à une “cessation des hostilités” et “souligne la nécessité de parvenir, dans les meilleurs délais, à une paix globale, juste et durable en Ukraine conformément aux principes de la Charte des Nations unies”.
Même si de telles résolutions sont non contraignantes, “ce n’est pas seulement un bout de papier”, a défendu jeudi le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, qui y voit “le reflet des préoccupations de la communauté internationale”.
“La Russie ne montre aucun désir pour la paix […]. Elle ne connaît de paix que celle du silence, des morts et des ruines”, a mis en garde la ministre des Affaires étrangères française, Catherine Colonna. Son homologue allemande, Annalena Baerbock, particulièrement offensive, a déclaré qu’“avec sa politique de guerre la Russie [était] tout aussi isolée qu’il y a un an”, ajoutant qu’il y avait déjà un “plan de paix : la Charte des Nations unies”, rapporte la Süddeutsche Zeitung.